Expositions

Fabien Ballif

Peintures

du 3 août au 1er septembre 2024

Démarche artistique:

“Depuis mes débuts sérieux à l’acrylique en 2012, j’ai essayé de traduire ma sensibilité à la terre, à la nature, aux éléments ; j’ai aussi retranscrit ma sensibilité au mystère, à l’invisible, au divin. Mon travail a oscillé entre abstraction et semi-abstraction, hormis une brève période figurative à l’huile en 2019-2020.

Néanmoins, la découverte des pigments et de la tempera en 2020 (peinture à l’œuf) a orienté mon travail différemment.

D’une part, j’ai découvert que je pouvais créer mes propres pigments, moyennant d’utiliser les bonnes pierres ; cela m’a ouvert un champ de possibles nouveau, me permettant une gamme de tons et de mélanges uniques, des lumières, profondeurs et transparences tout à fait particulières. D’autre part, j’ai réalisé que je pouvais compléter mon processus de création en construisant mes propres châssis en bois, personnifiant ainsi le support, quant à sa nature et à ses dimensions. Enfin, je découpe également mes feuilles moi-même pour mon travail sur papier.

Plus j’avance, plus je constate que ma création tends vers l’abstraction, plus que vers la semi-figuration. Je me détache de plus en plus de la forme paysagée. Je pense que c’est en lien avec ce que je sens vouloir transmettre avant tout avec ma peinture : une expérience sensorielle et immersive; je m’intéresse ainsi de près aux qualités vibratoires, « fréquentielles » qu’une œuvre peut dégager. La représentation n’est pas tant importante à mes yeux que la densité, la lumière, l’énergie que l’œuvre peut contenir. Je joue ainsi sur un certain nombre d’éléments lors de l’acte créatif : les combinaisons de couleurs et de teintes, les contrastes, les jeux de transparences, le mouvement, la densité, le plein et le vide.

J’aimerais que l’œuvre vibre suffisamment pour que le receveur ait envie de ralentir, de s’arrêter, de nouer avec elle une sorte de dialogue intime et personnel; qu’elle suscite un mouvement intérieur. Qu’elle active ses sens, ses sensations, ses sentiments, qu’elle génère ultimement une émotion. Que l’œuvre soit vécue comme une expérience intérieure tangible, et non comme une banale expérience visuelle.

Depuis 2020 et pour l’heure, j’ai fait le choix de ne plus donner de titres à mes peintures, à l’instar d’un certain nombre de grands peintres. Juste une date de complétion/de finition de l’oeuvre. De par leur nature, et en raison de l’expérience et du lien personnel vécu par chaque receveur, il ne me semble pas justifié de limiter ou de figer les oeuvres dans un titre.

Fabien Ballif, février 2023